Extraits des propos recueillis par Jean Chichizola pour Le Figaro, le 6 septembre 2024 :
Le fréro-salafisme comme celui de l’imam des Bleuets contribue à attirer les jeunes dans un salafisme discipliné sans jouer le jeu des wahhabites, qui les dépolitiseraient trop. Cette islamisation mobilise sur ces thèmes politiques, sociétaux… La lutte contre l’islamophobie, dispositif frériste génial qui vise à discréditer toute critique de l’islamisme et aussi, j’insiste, à rééduquer et à sensibiliser à l’islam les non-musulmans, est le cœur du réacteur.
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"Comment va-t-on pouvoir parler de ces problèmes, dans notre ère de post-vérité, dans un moment où même les universités et de grandes institutions scientifiques boycottent, voire excluent, ceux qui voudraient simplement comprendre et faire comprendre? Je vis dans un environnement universitaire influencé par l’extrême gauche et le wokisme béat, qui affirme depuis trente ou quarante ans que, si vous évoquez les Frères musulmans en Europe, c’est simplement parce que vous voulez détourner le regard des gens des problèmes socio-économiques, et qu’au fond vous êtes raciste et islamophobe, ce qui justifie qu’on vous fasse taire…"
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"Contre une guerre de basse intensité, il faut donner aux citoyens les moyens intellectuels et juridiques de se défendre de l’endoctrinement et des agressions, sur leur lieu d’habitation, à l’école, dans les entreprises. Ne risque-t-on pas une chasse aux sorcières, me rétorque-t-on souvent? C’est une question légitime. On doit être scrupuleux et juste, mais on ne peut pas rester dans le déni et ne rien faire. "
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"Ma carrière est bloquée, des « alertes » sont lancées contre moi en interne. Être en désaccord, c’est normal, mais il n’y a pas de débat, et c’est ce dont je souffre le plus. Mon livre est sorti au Danemark en juin et il a suscité un débat public. Il va sortir en Allemagne, où il y a un fort intérêt. En Suède, où mon livre sera également publié, la presse commence à s’intéresser à ces accusations d’islamophobie qui visent des chercheurs pour les réduire au silence. En France, j’ai été nommée chevalier de la Légion d’honneur et j’en suis très reconnaissante. Mais, d’un autre côté, je suis obligée de donner des conférences dans des universités et des centres de recherche à l’étranger…"
Entretien à lire dans son intégralité sur le site du journal Le Figaro ici
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