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10 idées fausses sur le halal


Halal et Islam

–        (1) « Toute la viande vendue en Ile de France est halal »

FAUX. Cette phrase prononcée par Marine Le Pen pendant la campagne présidentielle après la diffusion d’un reportage sur France 2 le 16/02/12 est inexacte.

Ce qui est exact, c’est que les 5 abattoirs de petite taille d’Ile de France abattent la totalité de leur production en mode rituel (3 en Seine et Marne, 2 dans le Val d’Oise. Cette production ne représente qu’une très faible partie de la viande commercialisée et vendue en Ile de France (les cinq abattoirs représentent 0,2% des abattages nationaux, ce qui serait très loin de satisfaire la consommation de 12 millions de franciliens).

Source :  chiffres publiés par la Maison de l’Elevage de l’Ile de France dans un rapport daté du 30/04/2011 avec le soutien de l’INTERBEV Paris Ile de France.


“Il y a en Ile-de-France des abattoirs qui sont habilités à faire des abattages selon le rite et qui sont destinés à une consommation spécifique” et bien “identifiée comme telle”  (Réponse de Claude Guéant  Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, 19/02/12).

FAUX. La viande halal n’est pas toujours identifiée et étiquetée comme telle. Il est possible en effet “de manger de la viande rituelle sans le savoir” car il n’existe pas d’obligation d’étiquetage halal / casher des viandes issues d’abattage rituel.


Dé-chiffrage

La viande consommée en Ile de France est très largement importée d’autres régions ou d’autres pays:  une partie peut être issue d’un abattage rituel mais le nombre précis est inconnu puisqu’il n’existe pas de traçabilité des produits rituels. On ne dispose que de comptages nationaux sur la base de déclarations des abattoirs. Les statistiques sont très difficiles à établir car les autorisations  d’enquête dans les abattoirs sont rarissimes. En dehors de l’administration publique, la seule ONG autorisée à enquêter dans les abattoirs est l’OABA (organisation de protection animale reconnue d’utilité publique). Selon une enquête officielle du Ministère de l’Agriculture effectuée en 2007,  la proportion d’animaux abattus en mode rituel dans toute la France est de 32 % ,  soit un tiers des animaux abattus. Pour minimiser l’impact de ce chiffre, la même enquête précise que 32% des animaux correspondent à 14% des viandes commercialisées.  Ceci s’explique par le fait que les petits ruminants comme les ovins et les jeunes bovins sont plus nombreux que les gros à être abattus en mode rituel. Le chiffre de 14% est retenu par ceux qui souhaitent  minimiser le problème de traçabilité. Mais comme le problème de l’industrialisation de l’abattage halal est, à mon sens, surtout un problème de bien-être animal, je retiens celui de 32% correspondant au nombre d’animaux, la souffrance n’étant pas “divisible” par kilo de viande… (pour plus de détails sur la question de la douleur animale cf idée reçue n°8 ci-dessous).

Source : Revue Académique Vétérinaire de France (Dunoyer, 2008). A ma connaissance, il n’existe pas de chiffres officiels publics plus récents publiés à ce jour, mais ….

Selon un audit confidentiel de 54 pages remis en Novembre 2011  et fuité par le journal le point le 07 Mars 2012 – rédigé par des experts et hauts fonctionnaires du Ministère de l’Agriculture : 40% des bovins, 58% des ovins, 26% des veaux et 22% des caprins ont été abattus en mode rituel, soit 51%des animaux. Les journalistes, bien renseignés, ont également mis en ligne la liste officielle des abattoirs abattant en rituel/non rituel.



D’où vient la polémique ?

Lors de la campagne présidentielle 2012, peu avant l’ouverture du Salon de l’Agriculture à Paris, la candidate du Front National reprend un des thèmes militants des groupes “Riposte laïque”, “Bloc identitaire”, “Résistance républicaine” et d’autres groupes de la mouvance identitaire (organisateurs de l’apéro saucisson-pinard à la Goutte d’Or en Juin 2010 et des «Assises internationales sur l’islamisation de nos pays» en Décembre 2010) qui tentent de mobiliser l’opinion sur le thème de l’islamisation de la France à partir d’une idée simple et fausse. Car l’alimentation halal n’est pas le résultat d’une “islamisation de la France”, mais d’une stratégie de segmentation d’une industrie  non religieuse. Celle-ci s’appuie sur une tendance à la stratification identitaire de la société française dont la halalisation des biens de consommation n’est pas l’origine mais plutôt un symptôme. La segmentation identitaire est devenue un ressort du marketing qui accompagne des logiques séparatistes dans le domaine de l’alimentation, comme par exemple dans celui du marché matrimonial (cf. la multiplication de sites de rencontre déclinés par origine et appartenance religieuse).

Voici des réponses à quelques autres idées reçues sur la viande halal.

(2) « Seuls les musulmans religieux mangent halal »

FAUX. Les trois-quarts des musulmans « sociologiques » – c’est-à-dire issus d’une immigration en provenance de pays majoritairement musulmans  (Maghreb, Turquie, certains pays d’Afrique sub-sahariennes)- ont une consommation préférentielle ou exclusive de produits halal. Si l’on considère une population de près de 5 millions de musulmans sociologiques en France, au moins 3 millions de personnes sont des consommatrices régulières de viandes et de produits carnés halal. Dans notre enquête de 2005, nous n’avons pas trouvé de  corrélation entre pratique des cinq piliers de l’islam et niveau d’attachement à la consommation halal. L’offre halal est surreprésentée dans les zones d’habitation où se concentrent les familles musulmanes (comme dans les banlieues d’Ile de France), où l’attachement des jeunes à ce marqueur identitaire est très fort.

(3) « Seuls les musulmans mangent halal »

FAUX. Parmi les consommateurs de viandes halal, un certain nombre achète  de la viande halal pour des raisons autres que religieuses : [proximité (pas d’autre choix), meilleur prix, attributs physiques (commodité, fraîcheur), attributs crédentiels (viande supposée mieux contrôlée ou meilleure pour la santé etc.) . La viande halal est aujourd’hui commercialisée dans la plupart des grandes surfaces, et il existe des quartiers de villes où les boucheries halal ont remplacé les boucheries traditionnelles. Cette tendance inaugurée au milieu des années 1990 se poursuit pour des raisons  essentiellement commerciales, la viande de qualité ordinaire est dans certains cas plus rentable à produire en version halal, ce qui explique son développement au cours des dernières années et leur consommation au-delà du périmètre de la communauté musulmane.


(4) « Chaque fois que j’achète une viande certifiée halal, je subventionne une activité religieuse »

FAUX dans la très grande majorité des cas. Cela dépend de la filière qualité halal. Le commerce de viande halal produit deux types de revenus cultuels. Le premier est insignifiant, le  second est plus important.  1-La vente de “cartes de sacrificateur” qui permet à un abatteur de pouvoir procéder légalement à l’abattage rituel dans un abattoir rapporte aux trois mosquées  agréées (La Grande Mosquée de Paris, La Mosquée d’Evry Courcouronnes et la Grande Mosquée de Lyon) quelques milliers d’euros par an. 2- La seconde source de revenu provient du contrôle de la fabrication et de la traçabilité de la viande. L’immense majorité des organismes prétendant contrôler la viande halal ne rémunèrent que le travail de contrôle et ne verse rien au culte musulman. Certains  organismes de contrôle  comme l’ARGML, liée à la Grande Mosquée de Lyon, ou bien AVS versent une redevance par exemple sous forme d’une zakat mensuelle à des activités religieuses.  Le montant de ces aumônes religieuses n’est pas connu, il ne fait l’objet d’aucune déclaration à l’Etat. Tous ces organismes de certification halal sont strictement privés, n’importe qui peut se déclarer certificateur halal.

“Et si j’achète une viande rituelle sans le savoir ?”

Les viandes issues d’abattage rituel qui ne sont pas certifiées halal ne rémunèrent pas  d’activité religieuse. Les certificateurs ne facturent que ce qu’ils certifient et étiquettent halal.

Halal et réglementation

(5) « L’étiquetage halal est réglementé »


FAUX. L’étiquetage halal ne fait l’objet d’aucune réglementation. N’importe quel organisme privé peut s’autodéclarer organisme de certification halal, et apposer des étiquettes garantissant  que la viande a été abattue et conservée selon “une méthode islamique”. Il n’existe pas d’organisme de contrôle des certificateurs halal. La filière de l’aliment rituel est à cet égard la seule filière qualité alimentaire qui échappe à toute traçabilité de la mention qualité « halal ». En droit de la consommation, il y a là un espace pour le développement de pratiques opaques et déloyales.

(6) « La viande halal n’est pas contrôlée »

FAUX. Les animaux, et les viandes halal dont elles sont issues, font l’objet des mêmes contrôles vétérinaires et sanitaires que les autres animaux et viandes conventionnelles. Aucune viande halal n’est autorisée  à la commercialisation si elle n’a pas été produite à partir d’animaux déclarés et dans un abattoir agréé où officie un sacrificateur habilité par une des trois mosquées agréées (Grande Mosquée de Paris, Mosquée d’Evry Courcouronnes, Grande Mosquée de Lyon).   Les abattoirs français font tous l’objet de contrôles vétérinaires, mais la qualité et la quantité des contrôles effectifs baissent tendanciellement et varient d’un site à l’autre. Avec la concurrence internationale sur le marché de la viande, certains abattoirs ont tendance à faire des économies sur les mesures de bien-être animal et d’hygiène.


(7) «Les viandes halal portent toujours la mention halal sur leur emballage »

FAUX. La réglementation n’oblige nullement les viandes issues d’abattages rituels à être étiquetées comme telles.  Les opérateurs économiques choisissent s’ils veulent étiqueter ou non halal une viande issue d’abattage rituel musulman. Ils prennent leur décision en fonction du coût bénéfice qu’ils peuvent faire compte tenu de leurs clients. S’ils anticipent une forte demande halal,  et que les coûts de fabrication des volumes sont similaires, ils fabriquent d’avantage de viande halal que de viande conventionnelle et vendent le surplus de viande rituelle aux grandes surfaces et boucheries traditionnelles. Ainsi, en 2007, le Ministère de l’Agriculture estimait que 59% des abattoirs français effectuaient des abattages rituels pour un  nombre de 32% des animaux (12% des bovins, 49% des ovins) abattus en  rituel (Dunoyer, 2008) et un volume de viande de 14%.

Une part est exportée mais celle-ci est minime : un rapport intitulé “Enquête sur le champ du Halal”  rédigé par le Comité Permanent de coordination des inspections composé de fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur et du Ministère de l’Agrictulture écrivait en 2005 que  dans le cas du halal : “L’exportation constitue un enjeu de moindre inportance (…) Les exportations de viande bovine halal représentent 3,6% des cxportations totales de viande bovine (…). Les exportations de viande de volaille halal pèsent davantage , puisqu’elles rcprésentent 27% des exportations totales de volailles. Quant aux exportations de viande ovine, elles sont résiduelles”.

Une part des viandes est vendue sans étiquetage spécifique en circuit conventionnel. Informée depuis 2005 par le rapport COPERCI, sous la pression des organisations de protection animale et  des institutions européennes, et en prévision des élections de 2012, les pouvoirs publics ont publié un décret sur l’abattage sans étourdissement.

Ce décret paru le 28 décembre 2011 d’application au 1er Juillet 2012 prévoit d’encadrer les abattages réalisés sans étourdissement pour les limiter aux seuls abattages destinés à des commandes religieuses. Il permettra à l’administration de comptabiliser les pratiques d’abattage industriel religieux (jusqu’ici la comptabilité rituel/non rituel n’était pas obligatoire) et d’exiger une adéquation entre la production et la consommation de viande rituelle.  Est-ce qu’il garantira que 100% des viandes sans étiquetage rituel ne seront pas issues d’un abattage sans étourdissement ? C’est peu probable. La seule façon de le garantir  serait d’imposer une traçabilité de l’abattoir à  la boucherie.  C’est une proposition de parlementaires européens dont l’industrie d’abattage ne veut pas.

Halal et souffrance animale


(8) « L’abattage rituel est plus douloureux pour l’animal que l’abattage conventionnel » / « L’abattage conventionnel est plus douloureux pour l’animal que l’abattage rituel »

FAUX et FAUX. En France, l’abattage halal bénéficie d’une dérogation à l’étourdissement préalable à la saignée. Une réglementation datant de 1964 a imposé que tous les abattages soient réalisés avec étourdissement préalable, mais il a prévu une dérogation pour la shehita dont la méthode d’abattage est codifiée par le Consistoire Isréalite.  La dérogation a été accordée moyennant des garanties offertes par le Consistoire concernant les moyens de contention de l’animal et la technique d’abattage. Elle a été élargie ensuite sans condition à l’abattage halal, ce qui est une particularité française que l’on ne trouve pas dans d’autres pays d’immigration comme le RU et l’Allemagne. Le respect de la réglementation sur la contention ainsi que la compétence du sacrificateur peuvent faire varier de façon très importante la précision du geste et le ressenti de l’animal. De même les méthodes d’étourdissement par choc ou par électronarcose nécessitent un réglage spécifique qui peut modifier significativement le niveau de souffrance de l’animal. Les vétérinaires se positionnent nombreux en faveur de la généralisation de l’étourdissement à tous les types d’abattage y compris rituels, c’est notamment la position de la Fédération des Vétérinaires Européens). Les arguments de celle-ci sont les suivants : la jugulation sans étourdissement peut augmenter la durée du temps nécessaire pour que l’animal perde conscience (parfois plusieurs minutes), durée pendant laquelle l’animal peut souffrir de la blessure elle-même, ou être soumis à un risque d’asphyxie par aspiration du sang ou du contenu de l’estomac. De plus les moyens de contention, destinés à immobiliser les animaux pour pouvoir les saigner, peuvent être eux-mêmes des causes de stress supplémentaire pour des animaux déjà stressés.

En pratique, il est impossible d’affirmer que l’abattage rituel est plus pénible ou moins pénible que l’abattage conventionnel, le problème est comment chacun est mis en oeuvre. En contexte industriel cependant, toutes choses égales par ailleurs (formation et habileté de l’ouvrier d’abattage, traitement des animaux à leur arrivée à l’abattoir) l’abattage sans étourdissement crée un supplément de souffrance animale s’il est effectué à une cadence identique à celui d’un abattage avec étourdissement préalable, et notamment si l’animal est mis dans une position non naturelle (ce qui est le cas des gros bovins qui sont en France retourné sur le dos dans des box rotatifs).

On peut faire les constats suivants  : 1/ que la logique de rentabilité économique  et la décroissance des contrôles vétérinaires sont des facteurs de souffrance pour les bêtes de boucherie ; 2/ que les vétérinaires travaillent en théorie à améliorer les techniques de mise à mort  mais qu’ils sont  de moins en moins présents là où elles sont appliquées; 3/ que les sacrificateurs, soumis à une forte pression économique et à l’accélération des cadences sont dans l’impossibilité parfois d’adapter leur comportement à cette nouvelle donne ; 4/ que si les institutions religieuses juives et musulmanes ne sont pas supposées s’aligner sur l’agenda scientifique, leurs discours sur la compassion animal est en décalage avec les pratiques commerciales. Il est remarquable que  mosquées et synagogues françaises à travers leurs instances réprésentatives, n’aient pas encore entamé de réflexion théologique face au dilemme  souffrance animale / productivité  induit par la massification de l’abattage rituel.

(9) « L’abattage halal interdit l’étourdissement »

FAUX. La dérogation à l’étourdissement en cas d’abattage rituel a été accordée à l’abattage halal par l’Etat français, raison pour laquelle les abattages halal sont réalisés en France sans insensibilisation préalable.

En France, l’étourdissement des animaux est obligatoire avant l’abattage ou la mise à mort. L’article R214-70 du code rural précise que  ”L’étourdissement des animaux est obligatoire avant l’abattage ou la mise àmort, à l’exception de trois cas : le gibier, le cas d’abattage d’urgence et si l’étourdissement n’est pas compatible avec la pratique de l’abattage rituel”

D’autres pays d’Europe n’ont pas accordé cette dérogation à la communauté musulmans. Les abattages halal y sont effectués avec étourdissement et  avec l’accord d’autorités islamiques locales. Ce qui fait l’objet d’un consensus musulman dans tous les pays est le principe suivant : que les animaux soient mis à mort par égorgement rituel et non par l’étourdissement.  Mais il existe des méthodes d’étourdissement qui ne tuent pas : elles sont par exemple utilisées pour l’abattage halal en Allemagne, au Royaume Uni, en Espagne et chez  de gros exportateurs de carcasses halal vers les pays du Golfe ou vers les pays musulmans d’Asie du Sud-Est (Indonésie, Malaisie etc.), comme la Nouvelle Zélande et l’Australie.

De l’étude comparative des législations relatives aux abattages, le projet DIALREL a conclu qu’il existait au moins 5 options :

Option 1: tous les abattages doivent être réalisés avec étourdissement préalable à la saignée (e.g. Suisse, Liechtenstein, Islande, Norvège, Suède, Åland en Finlande, Latvia).

Option 2: abattage avec étourdissement préalable obligatoire mais  exemption pour les rites religieux et sans recommandation spécifique  (e.g. France, Belgique)

Option 3: abattage avec étourdissement préalable obligatoire  mais exemption pour les rites religieux avec allocation de quota d’animaux en fonction  du nombre estimé de consommateurs  (e.g. Allemagne, Autriche)

Option 4: abattage avec étourdissement préalable obligatoire  mais exemption pour les rites religieux avec étourdissement post-jugulation (e.g. Autriche, Slovaquie, Estonie, Danemark (bovins), Finlande (excepté Åland), Australie (shechita: bovins).

Option 5: abattage avec étourdissement préalable obligatoire  mais exemption pour l’abattage casher, obligation d’utiliser un étourdissement préalable réversible (qui ne tue pas l’animal) pour l’abattage halal. (e.g. Allemagne 1995-2002, Danemark, Nouvelle Zélande).

Source : www.dialrel.eu


(10)« L’abattage halal sans étourdissement est plus islamique que l’abattage halal avec étourdissement »

FAUX. En pratique même les plus rigoristes des certificateurs halal tolèrent une dose d’étourdissement : en particulier pour l’abattage de volailles. Cet étourdissement consiste moins à “insensibiliser” qu’à “immobiliser” les volatiles pour faciliter leur mise à mort manuelle. Ces certificateurs acceptent ces techniques pour obtenir des volumes suffisants nécessaires au financement de leurs contrôles compte tenu des prix relativement bas des volailles à la vente. Les certificateurs n’acceptant aucune forme d’étourdissement sont rares.

Les communautés musulmanes sont assez partagées sur la question de l’étourdissement. Dalil Boubekeur est la seule autorité islamique française à se prononcer en sa faveur, à condition que cet étourdissement ne provoque pas la mort de l’animal (il existe plusieurs méthodes d’étourdissement létales et non létales). S’il est le seul en France à avoir pris cette position publique, l’abattage halal avec étourdissement est le plus répandu dans le monde, il est accepté par de nombreuses autorités religieuses sur tous les continents.

La question de l’étourdissement est-elle  une question religieuse  ? Il y a peu de débats véritablement “théo-logiques” sur ce sujet. Il semble qu’elle soit devenu un enjeu de compétitivité entre les certificateurs halal soumis également à rude compétition sur un marché de la certification islamique en pleine croissance.

Florence Bergeaud-Blackler est anthropologue, chercheure associée àl’IREMAM (Aix-Marseille Université) et Marie Curie fellow du LAMC(Université Libre de Bruxelles).

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